Les iles des San Blas au Panama

Pirogue Kuna aux couleurs de Panama

Beaucoup d’entre nous n’ont entendu parler du Panamá que grâce au canal, cette merveille technologique du siècle passé, preuve de l’ingéniosité et de l’acharnement de notre espèce. panama1Mais le pays est bien plus qu’un lieu de transit pour ces cargos et porte-conteneurs qui distribuent leur cargaison aux 4 coins du monde. Panamá est un jeune pays Latino-américain adoptant plus facilement le mode de vie américain que Latino, surtout à Panamá City. Mais c’est aussi le pays de plusieurs communautés d’indigènes (les Ngobé Buglé, Wounaan, Embera, Kuna…), présentes bien avant l’idée du fameux canal et qui ont dû
se battre pour conserver leurs cultures et leurs territoires.

Les provinces de Panama et les communautés indiennes.

L’histoire du Panama est très liée à celle de la Colombie et les frontières actuelles ne tiennent pas compte des racines des communautés d’indiens encore présentes, notamment dans le Darien. Nous avons eu la chance de rencontrer les indiens Emberá ainsi que les Kunas dans le Kuna Yala («San Blas» en espagnol).

Séjour en immersion chez les indiens Embara Quera

Immersion chez les indiens Embera

        Noé en Embera Quera camille son coeur chavire

Le Panamá, pris entre deux océans, entouré par le Costa Rica et la Colombie, n’est pas la destination touristique la plus prisée d’Amérique centrale. Le Costa Rica, par exemple, attire bien plus de touristes. Mais les trésors cachés du Panamá commencent à se dévoiler, et les circuits touristiques se développent.Nous avons été témoins de cet essor dans les San Blas (Kuna Yala), où les indiens kunas s’organisent pour accueillir plus de touristes chaque année.

panama_map

Du coté pratique, Les îles du Kuna Yala sont assez difficiles d’accès. Soit on y arrive en voilier depuis Portobelo (côte caraïbe près de Colon), c’est alors une navigation de 50 miles à la voile, environ 80 km (si les conditions sont bonnes, une nuit ou une journée). Soit on part de Panamá City (qui se trouve sur la côte pacifique) avec un taxi 4×4, qui après 3h de route nous dépose sur la côte caraïbe dans le territoire Kuna.

arrivée en lancha dans le KunaYalaDe nombreuses «lanchas» (barques) à moteur attendent là et peuvent nous déposer sur l’île de notre choix (5min à 1h de trajet). Certaines îles sont aussi pourvues d’aéroport, et en s’yprenant suffisamment à l’avance, on peut réserver un vol interne, de Panamá City à Corazon de Jesus, par exemple. Le petit bimoteur survole alors l’archipel des San Blas avant d’atterrir sur une piste à peine bétonnée, sensations garanties et paysages époustouflants!

aérodrome pres de Mamitupu

vue du ciel de Michel        Photo: www.sagapanama.fr.

 En général nous faisons un approvisionnement suffisant à Portobelo pour pouvoir rester 2 ou 3 mois dans le Kuna Yala. Les Kunas vivant dans les îles sont autonomes, se nourrissant principalement de poisson, riz-coco, bananes et ignames.

Poulets aux SanBlasNous ne trouvons sur place que l’alimentation de base et l’approvisionnement en frais est une organisation aléatoire. Nous dépendons pour les fruits et légumes des lanchas qui viennent de la terre, leurs jours de passages sont très irréguliers et la diversité des produits offerts dépend du nombre de mouillages desservis avant..

Quand le marché des SanBlas vient a vousEnfin des fruits frais!

 Certaines îles ont des petites «tiendas» (kiosques) où l’on trouve toujours du riz, du concentré de tomates, des allumettes, des machettes, et parfois même des pâtes.

Notre vie dans les San Blas ressemble à un campement du bout du monde avec les préoccupations de la vie en autarcie. La gestion de l’eau et des vivres est une activité quotidienne. En saison humide, la pluie récupérée nous donne suffisamment d’eau pour vivre à 4 (boisson, douche, vaisselle et lessive). En saison sèche, nous devons souvent aller refaire le plein d’eau sur certaines îles proches de la terre disposant d’une source. Cela prend la journée car le débit est souvent faible. Pour le poisson et les fruits de mer, je vais souvent à la pêche et les fonds sont riches de lambis, langoustes, crabes et poissons. Ici les poissons ne sont pas touchés par la ciguatera et tout est comestible, on se régale souvent de sashimis de pagre ou de bonite ! Nos journées sont alors rythmées par l’école des enfants et l’entretien du bateau le matin, la pêche, la baignade et les rencontres l’après-midi.
Le Kuna Yala est un territoire hors du commun. Ce décor d’îles «cartes postales» estmagnifique, les navigations entre chaque mouillage sont tranquilles et agréables. Les Kunas sont timides mais accueillants et nous avons de la chance de pouvoir découvrir ce coin du monde, si beau et si calme à la fois. Grâce à leur persévérance et à leur intégrité, les Kunas ont su préserver leur patrimoine et ils l’exploitent à présent de plus en plus avec le tourisme.

¡Un indio sin tierra, es un indio muerto!

« Un indien sans terre, est un indien mort! »

 Mais il faut garder à l’esprit que ces îles ont été façonnées par des générations, pour la survie des communautés. En effet, à leur arrivée, les îles étaient sauvages, la mangrove et la végétation empêchaient toute culture et il leur a fallu en défricher plusieurs pour y planter des cocotiers et ainsi changer le paysage. La récolte des noix de coco pour le commerce avec la Colombie est depuis longtemps une source de revenus importante pour les kunas, mais ce sont ces mêmes îles qui attirent maintenant les touristes.

Olivier

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