République Dominicaine

4 avril, 2012
Contents de quitter enfin St Martin, nous levons l’encre pour La République Dominicaine. Non pas que St Martin soit un endroit désagréable mais ce fut une escale à notre goût trop technique (achat de matos, réparations moteur, réservoir d’eau, pêche au vieux vélo etc.).

Heureusement nous avons pu y retrouver un bateau copain « Rivière » , ce qui permit à Noé d’inviter des copains à bord pour fêter son anniversaire. Il ne le fêtera d’ailleurs que le 1er avril, car le jour de son anniversaire il était encore victime d’une mauvaise angine qui lui aura valu une visite chez le toubib: « Il faut me soigner vite docteur parce qu’aujourd’hui j’ai 5 ans! ». Ca lui a un peu mis la pression au toubib…

Pour rejoindre la Rep Dom, nous décidons de passer au large de Puerto Rico, sans nous arrêter. Non seulement parce qu’on ne peut pas s’arrêter partout, mais c’était aussi un choix de ne pas poser les pieds en territoire américain (surtout pour éviter de répondre aux questions du type : “êtes-vous un terroriste? Avez-vous de mauvaises intentions?….)
Nous arrivons donc en Rep Dom après 4 jours de navigation très tranquilles* (*traduction: le capitaine râle, c’est le calme plat, on se traîne à 2-3 noeuds pendant 3 jours, Il faut presque souffler dans le spi pour le garder gonflé mais on en profite pour prendre de bonnes douches sur le trampoline et préparer Pâques.
               

Avant même de débarquer en Rep Dom, la marina de Boca Chica nous allège de suite de plus de 200 $US pour visas, frais d’importation du bateau, douane et frais de services. Ouf… Ca va mieux!…

Nous laissons alors le bateau à la bouée pour une semaine et louons une voiture pour rejoindre nos amis les Jaloux à Las Terrenas, dans la péninsule de Samana. C’est la première fois que nous laissons le bateau si longtemps tout seul et je vous avoue que ça fait un peu drôle, comme pour un enfant le premier jour d’école, on espère qu’il n’aura pas besoin de nous pendant notre absence….
J’ai vérifié 2 fois la chaîne et le mouillage, mais c’est surtout la profondeur qui m’inquiétait : revenant à l’arrière du bateau pour remonter à l’échelle, je me rend compte que j’ai pied! Le safran est à 50 cm du fond! Raoul, chef de la marina, me rassure : c’est marrée basse et il n’y a jamais de vague, aucun risque. Je n’en ai parlé à Stéphanie qu’au retour, pour être sûr que ça ne l’empêche pas de dormir.

Las Terrenas et le séjour terrien

Quel pied d’avoir la mer à 100m et la piscine juste à côté de la maison.. Une maison!
On avait presque oublié comme ça pouvait être grand! Que les plafonds sont hauts! Mais le roulis nous manque pour s’endormir le soir.
Nous partons explorer les terres et les plages de Samana avec une barque de pêcheurs notamment dans les « Haïtises » avec ses grottes, peintures rupestres et paysages presque asiatiques…

… ou avec nos petites voitures de loc sur les chemins de travers sous une pluie battante pour aller se faire un BBQ avec les pêcheurs de Playa Rincon (top 10 des plus belles plages de l’île! Même sous la pluie).

Les pêcheurs nous préparent un vrai festin…

Au menu, poissons grillés, riz aux haricots rouges, chips de banane.

… pendant ce temps, malgré la pluie, les enfants profitent aussi de la plage et de la rivière (le luxe ultime pouvoir se baigner dans la mer et se rincer en eau douce..)

Au retour, La pluie est telle que le chemin que nous avions pris à l’aller se transforme en un torrent de boue au retour. Les 2 berlines que nous avions louées se laissent dépasser les 4×4 locaux, mais s’en tirent plutôt bien.

Las Terrenas est aussi un refuge de français expatriés ou installés depuis des dizaines d’années. Ici on investi hors taxes et il y a même une école française de 200 élèves. Le supermarché vend des fromages Président et des pâtisseries à la française.

De retour à Boca Chica avec Chloé, Eliott, Audrey et Vincent, nous retrouvons notre bateau intact et le préparons pour une virée de 5 jours ensemble à Isla Saona. Nous avons juste le temps de goûter aux joies de la marina pendant le WE : la moitié des bateaux aux pontons sont des speed-boats dont la sono n’a rien a envier aux moteurs et la plupart d’entre eux larguent les amarres pour faire 200 mètres et mouiller l’ancre devant l’île en face pour picoler avec la zic à fond.

En route pour l’île Saona, à environ 60 miles, nous faisons escale sur l’île Catalina pour la nuit. Cette île ressemble à un gros banc de sable, dont la végétation sauvage a été apprivoisée, sur des plages bordées de cocotiers et envahies de transats vides. Ce n’est que le lendemain matin lorsque nous voyons se pointer un gros paquebot que nous comprenons l’intérêt des rangées de transats et des cocotiers… C’est le débarquement des touristes qui passent leur journée à siroter leur Piña Colada devant ce décors splendide.

En arrivant à l’île Saona, nous retrouvons le même accueil, mais le soir la plage est vide et nous sommes très bien accueillis par les saisonniers (beaucoup d’haïtiens) qui nous offrent moulte noix de coco. La journée ce sont les speedboats et catamarans de charter qui déversent leur contenu de chaire à rôtir sur les plages de sable blanc ratissé. Nous sommes heureux d’avoir des horaires décalées et de pouvoir ainsi profiter de la plage déserte, seuls avant l’arrivée des touristes ou après leur départ, de manger de belles langoustes et profiter des eaux turquoises peinards.

Boca Chica fût notre base pour l’exploration d’une partie de l’île, mais aussi le lieux de rencontres très riches avec d’autres plaisanciers qui nous donnerons des tuyaux pour Haïti et Cuba. Nous faisons aussi la connaissance de Jean-Philippe Moiseau, un artiste peintre et sculpteur Haïtien qui a rejoint notre action: Bateau Art-i-stick, mais aussi Chantal Campos et Aurélie Tétue de l’association Solaidom où nous avons pu organiser une séance de cinéma.
De la République Dominicaine nous n’avons vu qu’une petite partie avec un échantillon du pire (la conduite sur les routes et leurs rond-points de la mort), comme du meilleur (la population locale et les paysages). J’ai préféré de loin la Playa de las Aguilas devant l’île Beata (déserte, sauvage et immense) aux plages exploitées et aménagées pour accueillir leurs lots de touristes all-inclusive.


Le bateau nous permet de découvrir des lieux inaccessibles par la terre et change notre point de vue. Nous aurions bien envie d’explorer le Nord de l’île en cabotage… Peut être lors d’un prochain passage?

Pour voir plus de photos cliquez sur ce lien: http://flic.kr/s/aHsjEj4BxD