Saison cyclonique

DSC_0058La vie sous les tropiques en saison cyclonique.

Bon la vie n’est pas toujours rose sous les tropiques ni la mer bleu turquoise. Y’a les joies de la saison des pluies et de ses cyclones.
Ah la saison des pluies! Ca porte bien son nom. On passe nos journées à ouvrir, euh non fermer, ah tiens rouvrir, oups non vite fermer.. les hublots, y’en a 14 à chaque fois!!!!! Héhéhé… Même la nuit!!! Ca c’est moins drôle. Surtout lorsqu’il fait déjà 32 degrés dans le bateau.

Et puis tous les jours on guette la météo et on regarde passer les grosses dépressions tropicales au dessus de nos tête qui se transforment vite en cyclones sur la Martinique ou la Guadeloupe. Comme Ernesto ou  Raphael qui nous a offert un spectacle digne du temps des gaulois. Car comme eux on se demandait si le ciel n’allait pas nous tomber sur la tête. Jetez plutôt un oeil aux photos sur le lien en bas de l’article. Aucune n’a été retouchée ni prise avec un quelconque filtre.

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Parfois on se demande s’il va falloir prendre la fuite, vers le sud, vers Trinidad ou Tobago. Parfois on se dit «c’est trop tard», la dépression est trop au sud, peut-être allons-nous devoir aller se mettre à l’abri dans la mangrove de Carriacou. On se consulte les uns les autres terriens et marins… Puis l’inquiétude s’apaise, l’onde tropicale passe sans se transformer en cyclone et on s’invite à partager un verre ou une bouffe pour se remettre de nos émotions.

 

Dans notre style de vie, on ne trouve pas toujours notre espace DSC_0077vital. Le bateau semble parfois rétrécir et demander encore trop de travaux, mais si on tient le coup financièrement je ne changerai rien. Même si notre famille, nos amis nous manquent beaucoup. Mais je suis sûre que vous finirez par craquer et viendrez nous envahir un peu un de ces jours…

 

DSC_0619Lors de ces longues escales comme à Carriacou et Grenade, on prend aussi un rythme de rentrée des classes et nos journées sont bien remplies. Olivier fait des réparations et améliorations sur le bateau qui l’attendaient depuis des mois puis en fin de journée il part à la chasse sous-marine (dorades, carangues et langoustes). Moi je m’occupe des enfants et de l’intendance.

Noé a trouvé des copains à bord de bateaux voisins et à terre, donc on consacre les matinées aux activités (dessin, écritures, sciences de la nature, pâte à modeler, lego, peinture, mathématiques appliquées, cuisine, anglais) à 2, 3 ou 4 enfants. C’est sport.

 

L’après midi on attend 4heures lorsqu’il fait plus « frais » (35 degrés),  pour faire des activités en extérieur (kayac, chasse DSC_0694au trésor de pirate etc). Le matin lorsque je me lève avec Camille vers les 6h du mat il fait déjà 33 degrés dans le bateau!
DSC_0007J’essaie aussi de préparer ma mise à jour du blog quand j’ai un peu de temps (45minutes top chrono à l’heure de la sieste par 40 degrés, et le soir si je ne m’endors pas.. Naan en fait ça marche jamais le soir car je tombe à chaque fois de sommeil en attendant que l’ordi s’allume. Rrrmpfff rrrmmpff.  Voilà, un emploi du temps bien chargé. Bon j’ai le soleil et la mer en prime et ce n’est pas négligeable.

Les enfants en ont d’ailleurs profité pour faire de gros progrès en natation. Noé est très bon nageur et plongeur; Camille plongeur malgré lui et nageur freestyle (mais ça marche très bien). Je n’ai pas besoin de faire d’atelier motricité durant les matinées d’école.. ils sont bien assez singes comme ça.hi hi hi 

Pour voir plus de photos http://flickr.com/gp/3metz/t2WJ97/

Stéphanie

Août-Octobre 2012, Carriacou

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Avant le passage du premier cyclone Ernesto, nous avons trouvé refuge à Tyrell Bay sur Carricaou, juste avant Grenade. Cette île offre une grande baie protégée et un repli idéal dans la mangrove, mais Carriacou ce n’est pas que ça…

Pour la petite histoire: les premiers habitants furent les indiens Arawaks puis Caraïbes qui ont nommé Carriacou « le pays des récifs ». Puis l’île fut colonisée par les français mais cédée en 1763 avec Grenade au Royaume-Uni avec le traité de Paris.

Dans les années 60, beaucoup de « carriacouans » émigrèrent au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou dans les autres îles des Antilles à cause du manque d’emploi. L’île n’a pas de secteur manufacturier et l’agriculture reste la principale activité de l’île. Mais Carriacou n’a pas de rivière, l’approvisionnement en eau ne provient que des précipitations ce qui parfois peut poser de vrais problèmes pendant la saison sèche qui s’étend de janvier à juin.
Dans les années 2000, beaucoup de carriacouans retournèrent dans leur île pour y prendre leur retraite rapatriant ainsi le pactole de toute une vie de labeur et enrichissant par la même l’économie locale. Aujourd’hui, on ressent toujours une influence britannique sur l’île dans les moeurs et coutumes mais on y retrouve aussi une influence française dans les noms de villages et dans le créole local.
Dans le village de Windward, situé dans le Nord de l’île, on peut encore voir des constructions traditionnelles de bateaux suivant le fidèle héritage des descendants écossais et irlandais.

Lorsque nous avons débarqué pour la première fois à Hillsborough (certes un dimanche après midi!), les rues étaient désertes. Seuls quelques chiens errants trainaient la patte dans les caniveaux esquivant des buissons roulant sur la route sous le vent chaud d’un mois d’Août. Une ambiance plutôt tristounette loin des images de cartes postales que nous nous étions faites. Une fois les formalités douanières faites, nous sommes vite partis mouiller à Tyrell Bay dont nous avions entendu beaucoup de bien.
P1000615Là encore nous fûmes un peu surpris en débarquant de ne trouver qu’une route longeant la plage, bordées de quelques petits restaurants, deux semblants de superettes, un centre de plongée, un atelier de voilerie, les deux cabanes de vendeuses de fruits légumes.

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Mais très vite nous avons compris que Carriacou n’offrait sa vraie beauté, dévoilait ses richesses qu’à ceux qui prendraient le temps. Car si Carriacou a la réputation d’être une des plus belles île des Antilles avec ses plages de sable blanc, des baies assez profondes, des paysages variés et des sites de mouillage exceptionnels; c’est à vous de les découvrir, de les explorer, comme des grands! Car le plus beau dans tout ça c’est que ce n’est pas une île touristique. Il n’y a pas vraiment d’infrastructures d’accueil, pas de grands hôtels, pas d’aéroport international, ni de rabatteurs à touristes. Les Carriacouans vous accueillent simplement, naturellement comme des voyageurs, curieux de vous connaître, de vous découvrir et de vous faire partager leur île, si vous le souhaitez.

Au cours des trois mois passés à Carriacou pendant la saison cyclonique, nous avons pu tisser de vrais liens avec les habitants, partager avec eux nos vies respectives. Ici on prend le temps de se rencontrer, de se découvrir, de s’apprécier. Fini les rapports d’argent clichés, où nous les touristes de la mer ne sommes que sources de revenus faciles. Non, ici tout le monde paye ses bananes, ses patates douces, ses avocats au même prix, tout comme le trajet de bus. Ici nous redevenons enfin des voyageurs que les Carriacouans sont fiers d’accueillir.

Alors, sans vraiment s’en rendre compte on se met au rythme de Carriacou «ni trop vite, ni trop lent» et on savoure la vie. On profite d’une belle promenade dans la campagne environnante, on discute avec les pêcheurs et les marchandes de légumes. Le vendredi soir on célèbre l’arrivée du week-end avec tout le village autour d’un concert de Steel Drum avant de passer le Week-end avec tout le monde sur la plage. Au mouillage comme dans le village, on y trouve l’été une ambiance de camping: apéro chez les uns, grillades chez les autres, activités pour les enfants sur la plage, bricolage, pêche. La plupart des bateaux au mouillage sont là pour plusieurs semaines ou mois, et les séparations n’en sont que plus difficiles.
Oui la vie est simple et douce à Carriacou sans non plus être coupée du monde (il y a internet partout). C’est juste que les gens ici on sut prendre ce qu’il y avait de bon dans notre société dite moderne (santé, éducation, culture, communication etc) tout en ne perdant pas les liens humains, familiaux et en ne succombant pas au «toujours plus». Ici, un téléphone est un téléphone, on se fiche bien qu’il ait 2, 3 ou 5 ans tant qu’il fonctionne. Ici les enfants jouent dehors en toute liberté et tout le monde garde un oeil responsable sur eux.

DSC_0229Les vendeuse de légumes, Denise et Dodline, chacune un étal de légumes dans une petite case en bois fait de 4 planches et un «toit» au bord de la route, sont devenues nos doudous nous offrant tous les jours leurs maigres richesses selon les arrivages du moment.

P1000699Puis il y a Johnny qui passe prendre le café le matin et s’invite à manger les soirs où il a la flemme de se faire sa tambouille, seul sur le catamaran dont il a la garde. Parfois il part pêcher avec Cigarette. Enfin, il le regarde plonger et lui il garde la barque, au cas où… . Parce que Johnny lui, il est pas prêt à mettre la tête sous l’eau et encore moins à regarder ce qui vit là dessous. «Naan!!» Comme dirait Johnny…. «I don’t like these swimming stuff under there». (je n’aime pas tout ces trucs qui nagent là dessous).

P1000579Il y a Andy aussi (un sacré oiseau ce Andy) qui tient l’unique voilerie de l’île. Le british du coin qui illumine nos journées de son sourire, de son flegme et de DSC_0230son positivisme. L’incarnation même de l’expression «quand on n’a pas de tête on a des jambes»…   Enfin en ce qui le concerne, une bonne annexe qui lui permet voleter et virevolter de bateaux en bateaux pour y faire ses travaux.

Ah je dois aussi vous parler de Geneviève et Dominique. Geneviève qui m’a si généreusement transmis ses savoirs de masseuse-osthéo grâce à une formation continue et intensive . J’espère que je serai à la hauteur du «maître» et de ses talents, mais en tout cas depuis je m’éclate bien à partager des massages à qui veut bien en recevoir. Dominique (alias Domino), son mari, a inventé un concept tout simplement génial. Il a installé son atelier de soudure, couture sur l’eau au milieu de la baie sur un vieux trimaran (qui certes prend un peu l’eau, alors il pompe, il pompe Dominique.. ). DSC_0035L’espace est très ouvert et accueillant à l’image de Dominique. Ainsi les bateaux qui ont des réparations à faire peuvent venir s’amarrer directement à l’atelier et obtenir un service soigné, sur mesure et à domicile. On y trouve astuces, bons plans, trocs et une main experte en soudure aluminium et inox.. Trop fort ce Domino!

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DSC_0702 J’en oublie bien d’autre des figures de Tyrell Bay à Carriacou, comme Diane et Richard les Canadiens qui tiennent une des deux centre de plonger, l’équipe du Lambi Queen chez qui ont peut déguster des fricassés de Lambi ou de la belle langouste grillée en écoutant le groupe local de Steel Drum (les deux déchirent!) et tant d’autres…

Cette île et ses habitants nous ont marqué pour la simplicité et la sincérité des rencontres, à bientôt Carriacou!
Pour voir plus de photos, cliquez sur ce lien: http://flickr.com/gp/3metz/2Pb729/

 

Eté 2012, Les Grenadines

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Pour ceux qui ne les connaissent pas, sachez que cela n’a rien à voir ni avec le sirop ni avec le fruit. Ce sont les îles du Sud de l’arc antillais et on y distingue 2 pays : Saint Vincent les Grenadines et Grenade. Elles ont l’avantage d’être hors zone cyclonique (ça ne veut pas dire qu’il n’y a jamais de cyclone).

Les Grenadines sont réputées pour leurs décors dignes des plus belles cartes postales. Nous avons eu le plaisir d’accueillir en pension plusieurs familles qui ont pu découvrir ces remarquables plages de sable blanc sous les cocotiers, nager avec les tortues, les raies aigles, les requin dormeurs (inoffensifs!), explorer les fameux récifs du parc naturel des Tobago Cays, discuter spiritualité avec les rastas et faire des colliers de graines et coquillages en sirotant une piña colada.
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Bref, les Grenadines, nous n’en parlerons jamais aussi bien que les sourires et les yeux émerveillés de tous ceux qui sont venus partager avec nous ces îles exceptionnelles.

Pour voir plus de photos cliquez sur ce lien: http://flickr.com/gp/3metz/C5St89/